La première corrida du cycle biterrois 2024 s’est soldée par une sortie en triomphe conjuguée, par la Porte Principale des Arènes du Plateau de Valras, de Sebastien Castella et Andres Roca Rey au terme d’une tarde entretenue, notamment grâce à l’aplomb de la terna qui aura donné aux débats, le relief dont ont cruellement manqué les toros de Jandilla.

Corrects de présentations, commodes de tête et sans excès de poids quant au passage sur la romaine, les toros au fer à l’étoile (et un Vegahermosa, même maison) auront manqué de forces et de mental, faisant rapidement sombrer les échanges en des numéros encimistas durant lesquels les piétons ont dominé sans grande difficultés.

Sous une pluie digne des plus sombres contrées écossaises, Sebastien Castella salua l’arrivée du premier par quatre véroniques et chicuelinas avant deux prises de fer sans excès ni d’un côté ni de l’autre de la hampe. Après avoir brindé aux travées, le diestro local instrumenta une faena qui toucha rapidement le conclave en trois séries droitières de bonne note devant un toro noble mais qui sombra rapidement. Moins alerte à gauche, le Jandilla se laissa davantage entreprendre à droite avant que le maestro biterrois ne livre un véritable arimon au fil des pitons. Espadazo au premier voyage. Oreille.

Le torero de Béziers doubla la mise devant le cuarto, handicapé par une lourde vuelta de campana subie avant deux puyazos en arrière. Saisissante entame par le haut sans se mouvoir puis poursuite rythmée sur les deux cornes. Si sur la gauche, le maestro français trouva plus de profondeur, c’est sur la corne droite que les échanges furent de plus ample transmission. Comme ses frères, le Jandilla se dégonfla et Castella réduisit les distances jusqu’aux bernardinas finales et un coup d’épée en place au deuxième essai.

Il faut à Andres Roca Rey une opposition qui “bouge” pour qu’explose la quintessence de son toreo. Hélas son premier, armé de bonnes intentions perdit vite le moral à mesure que s’amenuisait son capital force. Un toro à la charge incertaine que Roca Rey calibra dans un muleta poderosa notamment sur la corne droite. Double échec à l’estoc puis lame en place.

Le péruvien mis ensuite les bouchées double pour remonter le fil de sa course en entreprenant avec beaucoup de décision la bonne charge du quinto dans une faena d’abord bien cadencée sur les deux ailes puis davantage technique en deuxième partie. Gros effort du péruvien qui s’est littéralement arraché, allant chercher le Jandilla dans des terrains compromis dans un numéro d’équilibriste qui porta sur l’assemblée. Coup de canon à l’épée et double récompense réclamée avec force, et obtenu.

Christian Parejo s’en alla salué le Vegahermosa à la porte des chiqueros pour une larga afarolada étriquée précèdent un capoteo dynamique par véroniques et chicuelinas bien senties. Prompt, le Vegahermosa fonça avec une certaine alegria face au lancier de service pour deux prises de fer, la première moyennement bien exécutée puis une seconde plus propre. L’animal confirma sa bonne charge et sa franchise dès les premières charges dans la muleta d’un Parejo qui distilla trois bonnes séries droitières avant que les affaires ne s’effilochent . Le cornu, comme l’ensemble de la course, ne dura pas et se coucha. Entière après pinchazo, pétition d’oreille justement non suivie d’effet.

C’est armé des meilleures intentions que le biterrois d’adoption fit face à l’ultime qui, par manque de forces et de fond limita l’expression muletera du garçon, qui au prix d’un énorme arimon s’en alla arracher les muletazos un à un dans des terrains forcément restreints et risqués, frôlant plusieurs fois l’accrochage. Espadazo et oreille du mérite.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes de Béziers. Première corrida de la Feria. Plein. Ciel voilé, pluie puis ciel dégagé. 5 toros de Jandilla et 1 Vegahermosa (3)

Organisation : Betarra

Président : Mr Daudé

Poids des toros : 520, 485, 490, 470, 510, 470.

Cavalerie Bonijol. 12 rencontres

SEBASTIEN CASTELLA (blanc et argent) : oreille après avis et oreille après avis

ANDRES ROCA REY (bleu pétrole et or) : silence et deux oreilles

CHRISTIAN PAREJO (celeste et or soutaché de noir) : silence et oreille

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