Présent lors de ses adieux au toreo, Enrique Ponce a brindé l’ultime toro de sa légendaire trajectoire française, longue de 34 années d’alternative, à Jean-Baptiste Jalabert avant de promener quelques minutes plus tard sous l’intense clameur de l’amphithéâtre l’oreille de « Cuarteto » qui lui permettra d’atteindre le total de trophées nécessaires a ouvrir la Grande Porte des Arènes d’Arles afin de descendre triomphant l’escalier du Parvis des Arenoises aux côtés de Sebastien Castella.

Enrique Ponce a donc dit adieu à l’aficion française au travers d’une dernière danse, à l’occasion d’une course atypique qu’est la Goyesque d’Arles qui a vu son édition 2024 perturbée par les caprices d’Eole ayant balayé en son souffle, tout une nuit de travail de décoration au crédit des artistes Christian Marti et Tom Garcia accompagnés de l’équipe des areneros.

Travées abondamment garnies à l’heure des clarines (un peu plus de 9000 spectateurs), pour la traditionnelle grand-messe de la temporada arlésienne, sous un ciel clément, progressivement éclairci mais balayé par un vent gênant et qui causa pas mal de tracas aux piétons. Six toros de Garcigrande diversement présentés, inégaux en tamaño, plus forts les 1 et 4, justes et commodes d’encornures les 2 et 5, mobiles, brave le 4, nobles mais dénués de classe les 2,3,5, plus exigeant le 6,, violent et arrêté le 1. Tous globalement fades lors de l’épreuve des piques, un exercice dans lequel les varilargueros n’ont guère brillé. Plus prompt et brave face à la cavalerie le 4eme, mal piqué les deux fois.

Enrique Ponce, à la manière l’Aurresku à Bilbao fut en premier lieu honoré d’une danse folklorique provençale puis de l’affiche de son premier paseo arlésien, remis en piste par Amélie Laugier, sa Majesté la Reine d’Arles. Le valencian brinda ensuite à Sebastien Castella une première sortie menée avec prudence devant un astado qui à gauche sautait à la gorge du maestro de Chiva, qui donna une poignée de muletazos droitiers notables avant d’abréger. Double pinchazo, descabello.

Enrique Ponce fut nettement plus inspiré face au 3eme, bien salué à la cape par une poignée de véroniques bien coulées. Muleta en main, le valencian édita une faena solennelle et profonde, toute en émotion au son de Mission d’une interprétation magistrale. Majoritairement droitière, l’œuvre poncista fut d’une redoutable justesse, toute faite de temple et de profondeur. Final par poncinas ajustées puis pinchazo et entière tombée. Oreille, somme toute généreuse.

Vint l’ultime, « Cuarteto » porteur du dossard numéro 5, mal entrepris au cheval mais qui réserva quelques longues et bonnes charges dans le dernier tiers, malgré une inconstance dans ses assauts et un manque de classe évident. Faena autoritaire, au son du Bolero de Ravel, qui collait fort peu avec le déroulé de la faena. Supérieure à droite, la partition du maestro de Chiva culmina en fin de route sur plusieurs mouvements profonds, poncinas données de face puis lame entière, tombée. Oreille et double vuelta chaleureusement fêtée.

La première oreille de la soirée tomba dans l’esporton de Sébastien Castella, celle-ci glanée à l’issue d’un premier combat contrarié par les rafales devant un opposant d’un bon fond, mais abrupt et jouant intempestivement du casque. Trasteo à l’écho inégal, toutefois marqué par la vaillance et la détermination du biterrois qui se défit du Garcigrande d’une demi-lame létale. Oreille, généreuse.

Le cuarto fut de loin et sans mal, l’animal le plus animé au cheval. Deux prises en brave, la seconde en partant de loin. Au-devant d’un toro brave et relativement exigeant face au leurre, le maestro de Béziers, malgré une entame au ras des tablas sans se mouvoir d’un iota éprouva finalement certaines difficultés à trouver le bon accord et logiquement l’affaire ne passa pas la rampe, l’animal finissant par se réserver après une faena majoritairement droitière. Pinchazo, entière.

Le torero de Béziers salua l’arrivée de l’ultime par un bouquet de véroniques, puis chicuelinas et la demie. Préservé sous le fer en deux rencontres. Après que Rafael Viotti est salué pour deux bonnes paires, ce Garcigrande qui fermait la marche se révéla exigeant et encasté dans le dernier tiers. Entame tambours battants par cambios plein centre, enchainement droitier et trincherilla de cartel. Bonne poursuite sur les deux bords au son de l’Ave Maria. Avec aguante et dominio sur deux grandes tandas droitières au-devant d’un toro allant à menos. Final dans un mouchoir de poche puis bernardinas serrées avant véritable coup de canon libérant deux oreilles toutes légitimes.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes d’Arles. Feria des Prémices du Riz 2024. Corrida Goyesque. Ciel voilé, vent. Plein apparent. 6 toros de Garcigrande.

Organisation : LUDI Arles Organisation

Présidence : Mme Melani assistée de Mme Chalvet et Mr. Soler

Poids des toros : 558, 505, 515, 542, 525, 532.

Cavalerie Bonijol. 12 rencontres

Enrique Ponce effectuait ses adieux en France.

Salut de Rafael Viotti au 6eme.

Enrique Ponce à brindé son premier combat à Sebastien Castella, le 2nd au public et le 3eme à Jean-Baptiste Jalabert.

Sebastien Castella a brindé son troisième combat au public.

ENRIQUE PONCE (habit goyesque noir et or) : silence, oreille et oreille après avis

SEBASTIEN CASTELLA (habit goyesque bleu et or) : oreille, silence et deux oreilles après avis.

Sobresaliente : Miguel Angel Sanchez

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