La traditionnelle novillada de la Journée Taurine de l’Aficion de la Peña La Embestida de Bouillargues a bien eu lieu, malgré un temps exécrable avec une pluie, plus ou moins fine, tombée sans discontinuer sur les Arènes Municipales dont la fréquentation s’en est fait forcément ressentir, l’enceinte locale enregistrant une demi-entrée à l’heure des clarines et du toujours très atypique paséo de la « Corporation Dumond ».
Six exemplaires, comme toujours, issus de fers français, tous bien présentés et dans le type de leurs origines respectives, tous finement armés. Supérieurs en tamaño les 4 et 5. Le pensionnaire de Turquay fut remplacé par un autre pupille du fer provençal pour s’être invalidé au débarquement.
Petit bémol réservé à la présidence du jour, qui par excès de rigueur, voire de zèle attendit l’ultime combat pour enfin ordonner à la bande musicale de se mettre en route ce qui aurait à mon sens, dans les combat précédents un tantinet récompensé les efforts des gamins vêtus de lumières, et qui aurait permit à l’ambiance déjà bien plombée par les caprices du ciel, de se réchauffer un poil.
Francisco Fernandez ouvrit les débats devant un François André, brave et à la noblesse idéale que le jeune torero andalou toréa de fort belle manière sur les deux ailes, son opposant allant à mas dans sa transmission, sans jamais se réserver. Bon final en baissant la main avant entière en place libérant la première, et unique oreille de la tarde.
Pourvu du meilleur lot, le torero de Los Barrios hérita ensuite d’un sublime jabonero sucio, à la charpente supérieure qui s’avéra être un véritable torrent de caste vive. Francisco Fernandez eu d’abord du mal à canaliser la fougue du Durand, car très mobile, exigeant et avec une certaine puissance d’assaut, frôlant le pire sur un accrochage sans conséquence avant de peu à peu retrouver le fil de l’histoire, proposant une fin de faena d’un niveau supérieur. Des difficultés au moment de conclure firent s’envoler une récompense qui lui aurait ouvert la Grande Porte.
Salvador Herrero eut moins de chance au tirage avec un premier Fernay orienté et violent face auquel le garçon proposa beaucoup de bonne volonté, voire d’allure, concluant par une lame tombée et un coup de verdugillo.
Son second, plus rematé, d’Alain et Frederique Tardieu se montra à la fois mobile et très éxigeant dans la muleta d’un Salvador Herrero appliqué, tirant le meilleur parti de son opposant sur la corne droite, concluant les débats par une lame tombée au deuxième voyage. Pétition d’oreille non entendue par le balcon présidentiel.
Jorge Hurtado hérita en premier lieu d’un Turquay handicapé par un manque de forces avéré et peu aidé par les sollicitations a remater aux burladeros de la part « de los de plata ». Malgré le bon fond du Turquay, la faena du novillero de Coria eut du mal à prendre corps et il fallut attendre la deuxième partie de son labeur pour admirer plusieurs séquences de bon ton, hélas ternies par un maniement défectueux de l’estoc.
Face à l’astifino Giraud, le novillero extremeño, accompagné en musique, orchestra une faena volontaire, d’un meilleur profil sur la rive droite mais sans jamais réellement trouver la bonne carburation. Nouvel échec avec l’épée.
FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA SANS PICADORS
Arènes de Bouillargues. XXIIeme Journée de l’Aficion. Demi-arène. Pluie incessante. Becerros de François André, Fernay y hijas, Turquay, Roland Durand, Alain et Frédérique Tardieu et Giraud.
Organisation : Peña La Embestida
Présidence : Mme Banyuls
Le prix au meilleur becerro a été octroyé au pensionnaire de Roland Durand « Conil » n°41.
Le prix au meilleur novillero a été remis à Francisco Fernandez
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire de Nimeño II, de Paco Camino et Pepe Luis Vázquez, ainsi qu’aux aficionados qui nous ont quittés, dont Yvon Verdier et Patrick Testut…
FRANCISCO FERNANDEZ(bleu nuit et azabache) : oreille et saluts après un avis
SALVADOR HERRERO(ciel et argent) : saluts après un avis et vuelta
JORGE HURTADO(rose et or) : saluts après un avis et silence après un avis
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