La novillada matinale, donnée en ouverture de cette dernière journée de Ceret de Toros 2022 s’est déroulée dans une plaza garnie d’un gros trois quart et sous un cagnard d’un autre monde. Pour l’occasion, l’ADAC toujours en quête d’originalité et de découverte avait jeté son dévolu sur la ganadería d’Alejandro Vázquez qui presenta au pieds du Vallespir au lot digne d’intérêt, très bien présenté, davantage au format d’une corrida que d’une novillada piquée, rond et armé. Tous s’en allèrent défier le groupe équestre avec pas mal d’alegría, parfois avec violence et pas toujours avec une brave caractérisée. Meilleurs à l’épreuve des piques les 3 et 4 qui s’y employèrent avec le plus de panache, anodin le 5 et sortant seuls les 1,2 et 6. Meilleurs pour le toreo les 1 et 4, celui-ci récompensé d’une vuelta al ruedo généreuse. Le mayoral fut invité à saluer, ce qui n’était pour le moins guère indispensable.
Chez les piétons c’est Diego Peseiro qui décroche le gros lot en s’offrant une sortie en triomphe, généreuse, mais que le garçon est allé chercher. Le lusitanien se montra particulièrement complet et appliqué dans tous les tiers, soignant les mises en suerte et s’engageant avec vérité lors des conclusions épée en main. Leandro Gutiérrez passa sans peine ni gloire devant ses deux adversaires du jour. Jose Rojo aussi, timide devant le second de l’envoi avant de gagner l’infirmerie dont il n’en ressortit pas. Atteint d’une forte fièvre, José Rojo ne pu poursuivre.
Devant “Antequero”, le portugais Diego Peseiro donnait le coup d’envoi de la matinée par plusieurs veroniques bien tracées avant de mettre en suerte l’animal pour deux prises de fer, poussant légèrement à la première. Excellent aux banderilles, de poder à poder d’abord puis concluant au quiebro, Peseiro offrit ensuite une faena entamée par de jolis doblones puis poursuivie au centre par plusieurs mouvements de bonne facture, profitant de la bonne corne droite du Vazquez y Sanchez. Incierto et court de charge à gauche, l’astado ne laissa que peu d’options au piéton qui repris la droite pour deux tandas de bon ton. Final par manoletinas puis entière trasera et un grand coup de descabello. Oreille contestable.
Diego Peseiro doubla la mise devant le quatrième “Hidalgo” salué par une poignée de capotazos donnés genou à terre. S’en suivirent quatre rencontres avec le groupe équestre, dans un tiers d’intensité croissante, le bicho chargeant au galop avec alegria et fixité, sans pour autant y démontrer une bravoure flagrante. Dans la muleta, Peseiro avec beaucoup de recours techniques fit face à un animal bruto, qui se jetait dans l’étoffe avec une certaine dose de genio par moments. Meilleur sur la droite d’où provinrent les séquences les plus abouties, le Vazquez y Sanchez était en revanche diabolique à gauche. Peseiro, lucide profita de la diestra, passant sans sourciller la ligne de flottaison avant de conclure au machateo puis d’une lame entière et trasera. Oreille généreuse et vuelta excessive, le balcon présidentiel confondant vraisemblablement alegria avec bravoure.
Le quinto “Antequero” très sérieux et lidié en sixième position en lieu et place de José Rojo, le portugais eu du mal à capter la charge cape en main puis le confia au lancier de service pour quatre rencontres (la 4eme après la sonnerie) ou l’animal fut peu châtié, sortant seul à la morsure du fer. Bonne brega de Jairo Alexander puis faena rapidement abrégée devant le danger et le peu de possibilités du cornu. Lame en place.
José Rojo honora l’arrivée de “Antequero” par quelques capotazos corrects avant de le guider vers le groupe équestre pour deux rencontres dans véritable style. Salut des banderilleros Jairo Alexander et Gomez Carpio. Visiblement peu dans son assiette, le torero espagnol edita une faena anodine et manquant de rythme devant un animal certes anodin mais qui n’avait rien d’un diable. Entière tombée en conclusion. Entré à l’infirmerie, José Rojo ne ressorti pas combattre son second adversaire.
Leandro Gutiérrez eu du mal à capter la charge du troisième “Garbosillo”, qui rentra fort dans le matelas à trois reprises, en allongeant la distance, mais poussant peu, bien capté les trois fois par Tito Sandoval justement ovationné. Difficile à banderiller et vidé de ses forces, l’utrero n’inspira guère confiance au colombien qui fut parfois marginal au cours d’une faena à rallonge. Une tanda valable a droite avant entière plate faisant suite à deux pinchazos.
Son second, “Zagalo” salué pour son tamaño, ne s’employa pas lors de ses deux rencontres avec le groupe équestre. Face à un animal loin d’être impossible, mais tardo, le torero colombien ne trouva jamais l’ouverture, en ayant beaucoup de mal à attaquer son opposant. En déroute, le garçon liquida le fauve d’une lame tombée et trois coups de descabello.
FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA
Arènes de Ceret. Ceret de Toros 2022. 6 novillos d’Alejandro Vazquez Sanchez.
Cavalerie Bonijol. 17 rencontres.
Les trois novilleros se présentaient au arènes de Ceret.
Vuelta al ruedo au quatrième “Hidalgo” numéro 20 né en novembre 2018.
DIEGO PESEIRO : oreille, oreille et silence
JOSE ROJO: silence
LEANDRO GUTIERREZ : silence et silence
Commentaires récents