Le novillero nîmois, Solal Calmet « Solalito » qui effectuait sa despedida de novillero dans le sud-est a remporté le trophée local de la Chaquetilla d’or, assez logiquement au sortir d’une novillada entretenue à l’issue de laquelle, le novillo « Despreciado » de la famille Gallon a été honoré du meilleur animal de l’après-midi.

Novillos des fers français de Malaga, Blohorn, Gallon et Alain et Frederique Tardieu, tous bien présentés. Supérieurs en tamaño le Malaga et surtout le Tardieu au gabarit de toro, plus ramassé le Gallon, et très harmonieux le Blohorn. Tous se sont impliqué à l’épreuve des piques avec plus ou moins d’investissement, supérieur en ce sens le Malaga, et le Gallon, le Blohorn se défendant plus, moins impliqué le Tardieu. Dans le dernier tiers, tous furent mobiles et abordables, sous divers degrés de noblesse et de bravoure, permettant d’agréables faenas pour lesquelles quelques oreilles sont envolées faute d’un meilleur maniement des armes.

En dernière position, un becerro du fer local de La Paluna, correctement présenté, encasté, un poil querencioso mais mobile, sous exploité à mon humble avis.

Solalito ouvrit la séance devant un Malaga (famille Callet) bien présenté, qui provoqua un batacazo à la première rencontre, rentré fort à l’impact en s’employant avant deuxième ration plus modeste des deux côtés de la hampe. Voltereta au quite, le nîmois se reprenant pour une paire de chicuelinas ajustées, puis pose des banderilles pour lesquelles Solal se fit applaudir. Faena de menos a mas, le Malaga, brave mais compliqué en début de faena rendant les échanges d’abord complexes avant d’être bien compris par le nîmois qui en prit peu à peu la mesure. Doté d’une bonne corne gauche et d’une charge vibrante sur ce côté, le Malaga se laissa embarquer dans la muleta de Solalito pour plusieurs séquences de bon son. Conclusion par entière en place. Oreille.

Son second, du fer de Gallo, plus ramassé et plus modeste d’armure poussa bien sur l’unique rencontre. Joli « quite de oro » de Solalito qui invita ensuite Nino à partager la pose de banderilles. Belle entame par cambiadas avant poursuite par bons mouvements droitiers devant un novillo très noble, un poil tardito mais qui transmettait dans l’étoffe. Les pieds bien à plat dans le sable, Solalito embarqua le Gallon dans plusieurs tandas gauchères très bien ficellées, pour une faena complète et maitrisée de bout en bout. Final par luquecinas avant que ne s’envolent les oreilles pour une mauvaise conclusion avec l’estoc.

Nino Julian hérita d’abord d’un Blohorn bien roulé, qui fraina dans la cape du nîmois avant de recevoir deux rations de ferraille, assez mal données. Tercio de banderilles à charge de Nino avant bonne entame muletera par doblones allurés. Nino comprit assez vite que le Blohorn transmettait davantage sur la corne gauche, et le nîmois y dessina plusieurs naturelles de belle facture, données une par une. A droite, l’ancien élève du CFT eut à s’employer davantage, ce qu’il fit avec pas mal de décision pour une résultat toutefois inégal. Entière en arrière et descabello.

Le quatrième, d’Alain et Fréderique Tardieu, charpenté et bien armé s’employa peu en deux rencontres bien contenues. Brindis à Christian Lesur précédant une faena bien menée, mais manquant de transmission, le Tardieu bravito et doté d’une bonne corne gauche péchant par un manque de chispa. Faena adaptée conclue par plusieurs naturelles pieds joints de bien belle facture avant que le nîmois ne bafouille avec l’épée. Double pinchazo avant entière en arrière et légèrement tombée.

Pour le final, déboula un La Paluna bien fait que le becerrista saintois Victor s’en alla attendre à la porte des chiqueros, enchainant deux largas cambiadas de rodillas, puis capoteo énergique. Quite du sobresaliente Rafael Ponce de Leon avant faena -brindée à Andy Younes – manquant quelque peu d’écho face à un eral doté d’un bon fond de caste, mais qu’il fallait aller chercher. Victor est encore, comme on dit « vert », et se montra peut-être un peu timide par moments, et eu du mal à emballer. Faena de menos a mas, parsemée de quelques mouvements notables laissant entrevoir un certain style, à polir bien entendu, Rome ne s’étant pas faite en un jour… Pinchazo puis demi lame et oreille bienveillante.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes Emile Bilhau, Saint-Gilles. Feria de la Pêche et de l’Abricot. 2/3 d’arène. Novillos de Malaga, Blohorn, Gallon et A&F Tardieu et un eral de La Paluna.

Président : Mr Vultaggio

Cavalerie Heyral. 7 rencontres.

Le prix de la Chaquetilla d’or a été décerné à Solalito, le prix au meilleur novillo à « Despreciado » n°58 né en mai 2020 de Gallon.

Sobresaliente : Rafael Ponce de Leon (rouge et or)

SOLALITO (bleu de France et or) : oreille et vuelta

NINO JULIAN (lie de vin et argent) : vuelta après avis et saluts

VICTOR (blanc crème et azabache) : oreille

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