Près de deux heures et demie après avoir été intronisé matador de toros sur le sable des arènes de sa ville d’adoption, Christian Parejo est sorti en triomphe des arènes du Plateau de Valras précédé de son parrain, Sebastien Castella, chacun ayant coupé le nombre de trophées nécessaire. Trophées qui peuvent être qualifiés sans rougir de généreux, voir un brin chauvin dans le contexte biterro-biterrois du jour, l’absence de Roca Rey transformant le cartel initial en un mano a mano inédit se conformant notamment au retour sur ses terres de Sebastien Castella.
Pour l’occasion, l’empresa locale avait opté pour un lot de Jandilla, prometteur sur le papier mais décevant dans ses grandes lignes. Au trapio correct, mais juste d’armures, les toros à l’étoile ont pas mal manqué de forces, et de fond, l’ensemble décevant au cheval faisant ensuite preuve à la fois de noblesse et de mobilité, vite limitée, mais aussi de soseria voir de mansedumbre. Meilleure les trois derniers, notamment l’ultime, l’animal le plus encasté et le plus vibrant de l’envoi.
Christian Parejo est devenu, à 18h28, le quatrième torero a accédé au rang de matador dans les arènes de Béziers, devant le toro « Verbenero » que le chiclanero s’en alla attendre genoux dans le sable à la porte des chiqueros. S’en suivirent trois véroniques et deux chicuelinas ajustées avant tercio de varas préservé suivi d’une belle compétencia au quite, par tafalleras entre l’idole locale et le torricantano. Les trastos cédé par Sebastien Castella, Parejo brinda à son père une faena initiée par cambio au centre puis suivie de trois séries droitières de bon ton déclenchant les premiers accords musicaux. Face à un toro noble mais soso et aux forces limitées, le néo-matador ne ménagea pas sa peine, allongeant un peu trop la séance après tentative gauchère de peu de son. Double pinchazo.
Son second, un jabonero sucio afficha très vite un réservoir force sur la réserve. Peu pour ne pas dire « pas » piqué, le Jandilla fut vite éteint dans la muleta d’un Parejo volontaire qui édita une partition dénuée d’émotions faute d’opposition.
On pensait que l’affaire tournerai vinaigre pour un jour comme celui-ci avant que ne sorte le noble quinto, qui dura plus que ses frères car préservé sous le fer. Un bon toro, noble, mobile et avec une certaine pointe de transmission qui se laissa embarquer dans la muleta du torero de Chiclana pour une faena au tracé droitier supérieur, sur plusieurs séquences. Hélas (à mon sens), Christian Parejo resta en deçà de la bonne corne gauche que le Jandilla laissa entrevoir brièvement. Dommage. Retour droitier avant lame portée en toute sincérité, tardant à faire son œuvre, et un double coup de cruceta. Deux oreilles accordées dans l’euphorie générale, généreuse à minima la deuxième.
Sebastian Castella fêta son retour devant les siens en tranchant la première oreille de la course devant son premier adversaire. Un toro mobile mais soso, auteurs de quelques derrotes intempestifs rendant moyenne la prestation d’ensemble du local, qui ne fit jamais totalement rompre le Jandilla. Estocanazo d’école et oreille…
Avec le dossard numéro 4 déboula un Jandilla, plus haut que le reste de la bande (légèrement) et bizco, lui aussi piqué au simulacre. Le diestro de Béziers proposa muleta en main une faena d’intensité inégale, supérieure sur la main droite, l’ensemble allant à menos. Castella réduisit les distances avant bernardinas finales et échec consécutif avec les armes.
Le maestro biterrois hérita enfin de l’animal le plus encasté du lot, à la charge franche, avec de la transmission et sui dura dans le dernier tiers. Faena très régulière, sur les deux mains, supérieure par sa profondeur sur la rive gauche. L’œuvre soutenue par la bande musicale, s’étiola quelque peu sur la fin avec pas mal d’enganchones et un toro commençant à se défendre que Castella régla par le bas avant de loger une lame entière, tombée et qui tarda à faire effet. Oreille sur le gong…
FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA
Arènes de Béziers. Feria d’Aout. Quasi plein. Grand soleil et chaleur estivale. 5 toros de Jandilla et 1 Vegahermosa (2°)
Présidence : Mr Daudé assisté de MM Verdeil et Martinez
Poids des toros : 490, 470, 530, 525, 535, 525.
Cavalerie Bonijol. 12 rencontres.
Christian Parejo a pris l’alternative devant le toro « Verbenero » n°144 né en février 2019, de 490 kg de Jandilla.
Sobresaliente : Antonio Fernandez Pineda
SEBASTIEN CASTELLA(bleu nuit et or) : oreille, silence et oreille
CHRISTIAN PAREJO (blanc et or) : saluts, silence et deux oreilles.
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