NÎMES (19.05.2024, tarde) - TOMAS RUFO nouveau consul de Nîmes face à une grande corrida de Victoriano del Rio...

Le matador de toros Tomás Rufo a ouvert, cet après-midi, se première porte des Consuls après une très bonne corrida de la ganadería de Victoriano del Río dont le troisième exemplaire a été honoré d’une vuelta al ruedo posthume.

Une nouvelle fois, les aficionados nîmois avaient répondu présent en garnissant quasiment entièrement les gradins. Et ils n’ont pas été déçus tant la corrida n’a connu presque aucun temps mort pendant plus de trois heures de spectacle.

C’est un lot bien présenté et aux comportements variés qu’a lidié Victoriano del Río. Plusieurs toros braves comme les 1^er, 3^ème, 4^ème et 5^ème qui permirent aux matadors de briller, un autre plus exigeant comme le 2^ème et un dernier toro, noble mais sans fond. Voilà l’excellente copie rendue par la ganadería de Guadalix de la Sierra.

Cet après-midi c’est Tomas RUFO qui a eu la chance de pouvoir ouvrir la porte des Consuls, la première de sa jeune carrière après une prestation aboutie. Son premier toro est le meilleur de l’après-midi. Un toro encasté mais noble comme jamais qui humilie avec classe dans la muleta du torero de Talavera. L’animal pousse dans la muleta puissante de Rufo au cours d’une faena poderosa et technique terminée par des luquesinas serrées. Il tue d’une entière qui délivre deux belles oreilles alors que son adversaire est honoré d’une vuelta al ruedo.

Son second, le dernier de la course, est le toro avec le moins d’option. Plus insipide que ses congénères, il a moins de recorrido dans ses charges et transmet beaucoup moins d’émotion. Mais Tomas Rufo ne compte pas laisser passer l’opportunité d’ouvrir la grande porte. Après l’avoir accueilli par des largas le long des planches il lui dessine une faena qui aura du mal à prendre son envol mais qui ira à mas sur la fin, notamment grâce à deux séries époustouflantes d’aguante pendant lesquelles les cornes de l’animal joueront dangereusement avec ses cuisses. Un pinchazo et une entière déboucheront sur une gentille pétition d’oreille, entendue par le palco.

Mais la faena de l’après-midi est à mettre à l’honneur de Sébastien CASTELLA qui revenait dans l’amphithéâtre après avoir ouvert sa 18^ème porte des Consuls la veille. Si sa seconde faena face aux toros de Garcigrande a été jugée comme l’une des plus importantes de sa carrière par le maestro de Béziers, que dire de sa seconde œuvre de cet après-midi face à un très bon toro de Victoriano ? Il démarre sa faena par un énième cambio au centre, qui porte toujours autant sur le public, avant de dessiner une faena exquise et émouvante, bien aidé par la musique de Chicuelo, qu’il terminera par des naturelles données pieds joints. Malheureusement un échec cuisant à l’épée l’empêche de connaître un triomphe retentissant.

Surtout que Sébastien Castella avait déjà coupé une oreille de son premier adversaire, noble, brave mais manquant de transmission, après une faena parfaite techniquement, supérieure sur la corne gauche. Le coup de descabello après une mort longue ne décourageant pas les aficionados à sortir leurs mouchoirs pour demander un trophée à leur chouchou.

Emilio de JUSTO est également dans un très bon moment lui qui vient de gracier un toro à Santisteban del Puerto. Son premier est un toro qui le mettra à l’épreuve. Violent, aux charges incontrôlables, il montre dés le capote qu’il ne sera pas un adversaire facile. Emilio de Justo est l’auteur d’un effort considérable qu’il gâchera avec l’épée.

Face à son second, un animal bien plus collaborateur, il est l’auteur d’une faena majeure, importante et vibrante. La main basse, obligeant l’animal, il se montre toute à son aise, connectant facilement avec le public. Il termine par une très bonne série donnée de la main droite sans épée. Tout cela avant de connaître une véritable déroute avec le descabello, sans quoi, il aurait pu prétendre à un triomphe important.