A l’heure où la France sombre, dans un quasi-chaos socio-politique, à grands coups de retournements de vestes, en mode « pese a quien le pese », voilà que la tauromachie pourtant en net regain de forme et de notoriété subit elle aussi les coups de faiblesse de l’un de ses acteurs …
Acteur. Un bien grand mot si l’on songe, pourtant sans juger, à la première carrière du visé, et en l’occurrence du viseur. Un bien grand mot aussi, plus subjectif, quoi que sans réel et profond jugement de valeur quant à la « deuxième vie » artistique du visé, ou de celui qui vise. Au choix.
José Manrubia, né à Barcelone, est un torero français. Sacré même, 26eme matador de toros de France, le 6 mars 1994 à Ciudad Guadalupe (Monterrey) au Mexique, devant le toro « Fotografo » de Yturbe Sanchez des mains de Manolo Mejias et en présence d’Alberto Flores. Une carrière modeste, menée grâce à une éducation taurine fondamentale. Basée sur le respect. Celui du toro, des compagnons, du public. Avec une éthique, taurine, qui n’a de semblant nulle part ailleurs ! Même dans la peinture !
D’éthique il est donc question ! Passé à la discrétion, on apprend aujourd’hui, que le matador reconverti artiste peintre, imagine et rêve d’instaurer une « Corrida Etica » … Autrement dit, sans blessure, ni mort de l’animal. Vendue dans le but de « préserver » une tradition ancestrale en accord avec l’époque.
Sous couvert d’évolution, « l’artiste » nous pond ici une œuvre minable, invendable ! Une supercherie lamentable !
Penser, imaginer, vouloir « mascarer » ainsi ce qui fut à l’origine d’une vocation, jalonnée de succès et de triomphe, ou non, c’est renier au plus haut point ce que nous sommes ! C’est salir et balayer d’un revers de main les heures, les jours passés auprès de ceux qui vous permette de vivre l’aventure jusqu’au bout, qu’ils soient compagnons de route et de cartels, éleveurs, professeurs ou aficionados. Car tous, quel que soit le rang en ce microcosme taurino-taurin ne serions rien sans la « dedicacion » de tous ces gens. Jose Manrubia aussi. C’est aussi est surtout avoir un menu respect envers celui sans qui rien n’est possible : le toro !
Cette « Corrida Etica » c’est profaner la grandeur du toro brave ! C’est lui offrir le plus triste des sorts. La plus hypocrite et pitoyable considération qu’un soi-disant amoureux du toro bravo puisse avoir un jour pensé ! Un toro de combat ne doit pas mourir dans l’obscurité d’un corridor d’abattoir. Mais après avoir démontré sa toute puissance et sa majesté, dans la lumière, l’admiration et le respect !
La tauromachie ne peut pas, ne doit pas être la caricature de sa grandeur, un simulacre crédule de son histoire et de son éthique, sa véritable éthique !
Peut-être dirigée, érigée dans une vaniteuse tentative de sortie d’anonymat, l’absurdité de l’idée, bien qu’irréalisable, prouve à quel point il est possible chez l’être humain, pour un rayon de lumière, de renier ce que nous sommes. Ce qui n’existe pas chez le toro …
A vos pinceaux, Monsieur Manrubia.
« La foi consiste à ne jamais renier dans les ténèbres ce que l’on a entrevu dans la lumière »
Gustave Thibon
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