Décidément , les journées se suivent et les déceptions se ressemblent en cette entame de la Madeleine 2024 avec une corrida insipide, quasiment de bout en bout avec un lot de Victoriano del Río qui a plombé l’ambiance. Fades et décastés, les toros à la devise jaune et noire n’avaient ni caste, ni fond, d’une expression quasi nulle lors des tiers de piques exception faite au quinto, noble et animé d’un bon fond de bravoure qui offrit les meilleures embestidas d’une après-midi caniculaire.
Par quelques véroniques bien senties, Sébastien Castella salua l’arrivée du première de cordée, piqué deux fois, la première fois en mettant les reins. Intervention au quite de Ginés Marín par tafalleras, le Victoriano affichant un côté tardo qui limita l’écho de la chose. Après avoir dédié au travées Sébastien Castella joua de finesse et maîtrise pour conserver et exploiter au mieux le capital noblesse bien présent du bicho malgré un manque de forces avéré. Faena de domination sur les deux bords, et d’un tracé beaucoup plus fluide et abouti à gauche avec quelques naturelles de bonne note. Final dans un pouce de terrain avant triple échec à l’épée laissant le Victoriano quitter l’enceinte montoise avec ses deux oreilles.
Mouchoir vert, pour le cuarto accusé de faiblesse et estoqué en piste pour n’avoir pu regagner les chiqueros. En lieu et place un sobrero du même fer. Deux puyazos sans style et un bon quite par chicuelinas avant que le biterrois ne brinde à Didier Lacroix, président du Stade Toulousain. Faena ambidextre de correcte exécution de la part français parti chercher dans ses retranchements un Victoriano del Río soso, de peu de fond et de race. Meilleurs échanges sur la corne droite avant que le torero de Béziers, accompagné par la bande, ne réduise considérablement les distances. Nouvel échec à l’épée.
Ginés Marín hérita en première position d’un toro fin et léger, préservé sous le fer après une mise en suerte tout-à-fait relative. Quite de Yon Lamothe par saltilleras sur le fil. Le torero de Badajoz brinda en suivant une faena soporifique débutée le long des tablas et conclue d’une lame en place toujours au fil des tablas. Entre temps rien ou presque, le Victoriano accusant un cruel manque de forces et de fond. Silence.
Le quinto, bien conduit à la cape rentra fort dans le matelas par deux fois mais préservé par la morsure du fer. Quite heurté de Yon Lamothe avec voltereta sans gravité. Brindis au peintre colombien Diego Ramos. Muleta en main, l’extremeño profita de la noblesse et de la bonne charge d’un cornu animé d’un bon fond de bravoure pour instrumenter une faena de bonne composition sur les deux bords. Natutelles ciselées avec beaucoup de pouvoir. À droite, le meilleur profil du Del Rio, les échanges furent davantage vibrant, la faena culminant a mi parcours sur deux grosses séries en redondos. Bernardinas ajustées pour le final puis entière légèrement contraire après pinchazo. Oreille.
Après un premier tiers sans grandes émotions, le montois Yon Lamothe débuta pas le haut une faena qui sombra rapidement en des échanges sans émotions, la noblesse enfoui du Del Rio jointe à un manque de race et de force abyssal plombant l’affaire. Entière en arrière.
L’ultime, un véritable manso fuyant d’emblée cape et muleta ne permit rien, ou tres peu et laissa le montois fort dépourvu… Le néant au milieu du désert. Échec répété avec l’estoc, puis bajonazo.
FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA
Arènes du Plumacon. Fêtes de la Madeleine. Plein. Chaleur caniculaire. Toros de Victoriano del Río et Toros de Cortes (6eme)
Présidence :
Cavalerie Bonijol. 12 rencontres.
SÉBASTIEN CASTELLA (lilas et or): saluts après avis et silence après avis
GINÉS MARÍN (violette et azabache) : silence et oreille
YON LAMOTHE (bleu nuit et or) : silence et silence
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