Menacée par un ciel menaçant et les pluies de la nuit écoulée, la novillada sans picadors qui débutait la dernière journée de la temporada arlésienne 2024 a finalement pu avoir lieu, sans une once de retard et c’est tant mieux car cette matinale réserva de fort bons moments, avec un lot de la famille Giraud qui, par sa caste et la noblesse proposée aura permis aux six apprentis toreros de démontrer leurs bonnes manières.

Le coup d’envoi fut donné par Juan Alberto Torrijos, fils et petit-fils de matador de toros, natif de Valencia qui face à un becerro noble mais un poil juste de forces apportant son lot de complications, su s’adapter à l’opposition en toréant sans flonflons et toujours à mi-hauteur ce qui n’empêcha pas le garçon de signer plusieurs mouvements de ceinture des plus admirables, notamment par naturelles. Pinchazo. Espadazo. Oreille.

Face à un adversaire des plus exigeants, Hugo Casado, montra certaines limites inerrantes à son jeune parcours, essuyant deux sévères tumades avant de peu à peu se recentrer et dessiner quelques bons mouvements droitiers. Lame plus efficace que franchement conforme.

Par deux faroles, Ruiz de Velasco de l’Ecole Taurine de Palencia salua l’arrivée du troisième que le garçon embarqua plus tard dans une faena au tracé plein de toreria, notamment sur l’entame par le haut donnée avec grand soin. Face à un adversaire noble mais manquant quelque peu de fond, le castillan dessina une poignée de naturelles du plus bel effet, essuyant au passage une voltereta sans conséquences. Approximatif avec le métal, le garçon se contenta d’une vuelta…

Le biterrois Luis Torres hérita d’un colorado bien roulé, à mon sens, l’animal le plus noble avec le plus de classe de la matinée mais hélas doté d’un capital force limitée. Le jeune torero de Béziers dessina une faena ambidextre de correcte note, avec de la douceur et quelques bonnes idées mais perdit tout crédit au moment des adieux.

A porta gayola, Ian Bermejo de Castellon s’en alla attendre le quinto avant de lui donner deux larga afarolada au fil de tablas, puis un bouquet de véroniques fleuries, chicuelinas et le remate, genoux au sol. D’un toreo engagé et sincère, le castellonense cita de loin un Giraud, noble, mobile mais chargeant constamment à mi-hauteur. Plusieurs séquences droitières valant la mention avant engagement, là encore, total au moment de conclure. Voltereta, pinchazo. Voltereta, entière.

Enfin, Matias Sauvaire, de l’école taurine d’Arles suppléant Juan de Morena, convalescent. Attente à porta gayola puis toreo de cape de correcte facture avant que le benjamin de l’épopée ne se distingue muleta en main par plusieurs bonnes séquences, notamment droitière en profitant de la bonne condition du Giraud. Le garçon est encore vert certes, mais fut l’une des bonnes surprises de la matinée. Passage gaucher de moindre impact avant bon final par manoletinas. Atravesada. Entière. Oreille. Vuelta, généreuse pour le bon « Acteon » mais récompensant l’ensemble du lot. Bonne présidence.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA SANS PICADORS

Arènes d’Arles. Feria des Prémices du Riz. 1/10 d’entrée. 6 becerros de Giraud.

Présidence : Mr Boyer assisté de Mme Fernay et Mme Hoteman

Vuelta al ruedo au 6eme « Acteon » n°8

JUAN ALBERTO TORRIJOS (violette et or) :  oreille

HUGO CASADO (nuit et or) : salut après un avis

RUIZ DE VELASCO (lilas et azabache) : vuelta

LUIS TORRES (gris et argent) : vuelta après un avis

IAN BERMEJO (vert et or) : vuelta après un avis

MATIAS SAUVAIRE (rose et or soutaché de noir) : oreille après avis

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