Beaucaire première, après une semaine de turbulences et une incessante partie de ping-pong entre organisateurs et professionnels, à grands coups de communiqués, chacun arguant depuis un poste plus ou moins avancé dans une guerre inter médiatique qui ne servira à personne. des preuves irréfutables, sans pour l’heure n’en avoir vu la couleur.
Car chacun, bien campé, à tort ou à raison sur ses positions, y laissera tôt ou tard des plumes, si tenté que ce ne soit pas déjà le cas… Et au beau milieu de ce triste bordel, l’inévitable dindon de la farce : l’aficionado. L’aficionado, qui paie, qui soutient les uns comme les autres et qui se retrouve embarqué bien malgré lui, passion bousculée, dans un gloubi-boulga de non-dits. Et avec tout çà, il avance quand le schmilblick ?
Bref, aux pieds du château, sous le soleil et les platanes des Arènes Paul-Laurent, il y avait course. Et bravo aux organisateurs d’avoir tenu bon pour que celle-ci ait lieu. Relation de cause à effet, je ne sais pas mais, entrée faiblotte. Environ un quart -d’arène, éparpillé le plus souvent à l’ombre.
C’était la der, pour Fabrice Torrito, célèbre mayoral de la Ganaderia du Marquis d’Albaserrada, qui en vertu de sa trajectoire inspirante pour beaucoup et de l’amitié qui le lie à l’aficion beaucairoise, fut honoré en piste à l’issue du paséo.
Pour l’occasion, trois novillos du Marquis (1,5,6) et trois d’Isaias y Tulio Vasquez (2,3,4) pour un desafio « Pedrajas », désiguales mais plutôt bien présentés, formant un lot décevant dans son comportement d’ensemble. Décastés pour la majorité, de peu de fond et de forces, tous furent sans grand intérêt au cheval. Le meilleur bien que sans grande transmission, fut le noble et maniable quatrième et qui n’a pas eu la chance d’être mis davantage en valeur. Les toros aussi peuvent avoir un mauvais sorteo… Maniables mais sans fond les 1 et 2, figé et lourd comme un plomb le 5, manso rapidement querenciado le 3, intoréable l’ultime.
Chez les hommes, les cuadrillas d’abord ont affiché un niveau des plus inquiétants, loin des standards attendus pour ce « mondial » des cuadrillas. Dans la cuadrilla de Kevin Alcolado, Jose Otéro, en excellent professionnel à surnagé, saluant pour deux grandes paires au 3eme, réglant quelque peu les carences de ses confrères face à l’infumable 6eme et recevant assez logiquement le prix remis en jeu. A cheval, 5 varilargueros sur les 6 initialement prévus, qui ont tous globalement mal piqué.
Juan Angel « Garcia Corbacho » de Badajoz a donné le coup d’envoi face à un novillo armé mais fin, qu’il salua d’une larga agenouillée suivi d’un capoteo assez peu académique mais dynamique. Muleta en main, l’extremeño s’est montré prudent face à un astado qui n’avait pourtant pas le diable au corps, toréant beaucoup à la voix et à distance. Quelques muletazos corrects dans un ensemble sans grand style ponctué dans la plus grande difficulté avec l’estoc. 6 pinchazos, un demi-lame, débâcle du puntillero, l’Albaserrada rendant son dernier souffle à la frontière du 3eme avis.
Capoteo par rodillazos face au 4eme, mal et peu piqué, et lidié à l’arrachée de bout en bout. Flanelle en main, Garcia Corbacho à livré un trasteo vocal, décousu et ennuyeux en passant complètement à côté du potentiel de son opposant. Une faena longue et sans liant, du toreo poblerino décomplexé devant un public relativement clément face au pauvre contenu proposé. Epée montée au moment où sonnait le second avis, pour la première de la longue série de tentatives infructueuses. Fatidique et inéluctable, le troisième avis sonna et « Farsante » regagna les chiqueros sans avoir été vu…
Le portugais Joao d’Alva, qui doublera pendant cette feria, s’en alla attendre la sortie du second à porta gayola, puis instrumenta un capoteo plutôt bonne exécution. Le lusitanien banderilla ensuite avec style un adversaire juste de forces, auparavant peu et mal piqué. Faena de faible et inégale intensité face à un novillo maniable mais au capital force réduit à peau de chagrin. Quelques bons mouvements sur la diestra. Double pinchazo et une demi-lame bien passée.
Nouvelle porta gayola devant le quinto, piqué deux fois, mal et sans style avant que le portugais ne se signale sur un tercio de banderilles ovationné. Le natif de Setubal butta ensuite sur la faiblesse abyssale d’un astado rapidement figé au centre du ruedo et qui se coucha sans avoir été estoqué.
Pour la troisième novillada seulement de sa carrière, Kevin Alcolado n’a pas dansé avec les plus belles… Son premier envoya au tapis le groupe équestre, plus par un défaut de monte du lancier que par une grande démonstration de caste, qu’il n’y avait pas. Grand tercio de banderilles de Jose Otero puis faena rapidement sabordée par un manso de gala, qui chercha fissa l’abri des planches. Deux maigres séries droitières et espadazo.
L’ultime fut piqué trois fois, est venu de loin à la troisième mais s’est peu employé. Ce fut à peu près tout. Intoréable, l’alicantin abrégea d’une entière habile.
FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA
Arènes Paul Laurent. Beaucaire. Fêtes de la Madeleine. Beau ciel bleu, température estivale. ¼ d’arène. 3 novillos du Marquis d’Albaserrada (1, 5 et 6) et 3 Isaias y Tulio Vasquez.
Organisation : Aficion Taurine Beaucairoise
Président : Mr Cisset
Cavalerie Heyral. 13 rencontres.
Salut du banderillero José Otero au 3eme.
Juan Angel « GARCIA CORBACHO » (rouge vif et or) : silence après deux avis et silence après trois avis
JOAO D’ALVA (Nata et or) : silence après avis et silence
KEVIN ALCOLADO (Royal blue et or) : silence et silence
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