Dimanche 18 octobre 2020. Arènes du Palio, Istres. Jauge limitée à 1000 personnes en raison de la crise sanitaire. 6 toros des Ganaderias Gallon, Pagès-Mailhan Fernay y sus hijas (3 et5), Jalabert Frères et Robert Margé.
Cavalerie Heyral.
Sobresalientes: Jeremi Banti et Salvador Ruano.
Président: Mr Kader Kehiha
Poids des toros: 510, 450, 460, 500, 460 et 450.
A l’issue du paseo, une minute de silence fut observée en mémoire des victimes de la pandémie et de Samuel Paty, professeur d’histoire sauvagement assassiné le 16 octobre dernier.
En suivant, et après les remerciements aux personnes, et entités ayant permis l’organisation de cette journée un prix fut remis à Juan Leal pour le geste accompli d’affronter seul six toros de manière désintéressée. Un prix remis par François Bernardini maire de la ville suivie de la Marseillaise.
Enfin, le toro de la Ganaderia Roland et Raphaël Durand blessé au campo à été remplacé par un toro de Fernay y sus hijas.
JUAN LEAL (sang de toro et or): oreille, saluts après avis, deux oreilles, oreille, deux oreilles après avis et silence.
Le premier de l’envoi, un superbe jabonero marqué du fer de Gallon n’offrit que peu d’options de brio à la cape. L’astado à la devise verte et noire fut brièvement piqué lors de l’unique rencontre. L’arlesien brinda au public une faenita débutée par passes du pendule au centre. S’en suivirent quelques échanges notables sur la rive droite, Juan dessinant une paire de muletazos bien sentis face à un animal noble mais manquant cruellement de forces. La musique inopportunément ordonnée eut le mérite d’apporter un soupçon de rythme à ce premier chapitre. Passage gaucher de peu d’échos sur les travées avant retour à droite pour quelques mouvements corrects suivis de dosentinas, capeinas et circulaires inversées. Final par le bas avant demi lame concluante. Oreille généreuse.
Le Pages-Mailhan sorti avec le dossard numéro 2 fut salué par quelques belles véroniques. L’astado à la devise azur et blanche s’employa sous le fer lors de l’unique rencontre. Juan Leal se ploya sur l’entame muletera en gagnant le centre où l’arlesien dessina une première série droitière de bon aloi. Le nouveau poulain de Simon Casas s’affaira rapidement à de bonnes séquences sur les deux bords, profitant pleinement des bonnes conditions du cornu, noble à souhait, mobile et qui possédait une corne gauche propice au bon toreo. Guidé à la voix depuis les tablas par Julian Guerra, le maestro d’Arles s’appliqua pour dessiner à bâbord de belles naturelles dans un ensemble d’intensité croissante et terminé par rodillazos qui transmirent aux tendidos. Hélas alors qu’un double trophée lui tendait les bras, Juan Leal pêcha par deux fois avec les instruments avant de loger une entière concluante. Toro logiquement applaudit à l’arrastre et saluts pour le piéton.
Le Fernay sorti en troisième position ne permit guère lors de la réception cape en mains avant de se rendre seul dans le matelas du groupe équestre pour une rencontre unique et sans style. Juan Leal brinda au public istréen un labeur dénué de rythme et pourtant recompensé plus tard par deux oreilles. Face à un animal possédant un certain fond de noblesse mais très juste forces, l’arlesien aura eut le mérite de réveiller les travées en deuxième partie de faena après une entame muletera les deux genoux en terre. Un soufflet qui retomba rapidement, les conditions déclinantes du cornu n’aidant pas à maintenir l’effervescence espérée. À base d’un toreo sur la courte distance, tremendista et comme bien souvent époustouflant d’aguante, Juan Leal ne ménagea pas ses efforts, faisant passer le frisson sur les travées avec tout le sang froid et la maîtrise que l’on lui connaît. Une tauromachie qui plait aux uns et qui irritent les autres et qui visiblement ce jour a plu au respectable qui réclama les deux trophées généreux que le palco présidentiel octroya après une entière contraire concluante.
RAS à réception du quatrième, bien présenté de Jalabert Frères. Une seule et unique rencontre avec la cavalerie, sans histoires. Brindis à François Bernardini, maire d’Istres avant entame en se ployant. Faena d’intensité inégale face à un animal à la charge quelconque et parfois incommodante. L’arlesien signa quelques mouvements ambidextres que l’on qualifiera de corrects dans un ensemble inégal en tout, et surtout en émotions. Entière sur le deuxième voyage. Il ne fallut guère forcer le trio présidentiel pour que celui-ci octroie une quatrième oreille généreuse, réclamée par une partie du conclave jugée majoritaire…
Le Fernay sorti cinquième et au pelage burraco fut salué par véroniques de rodillas avant une seule rencontre sans style avec le groupe équestre. Juan Leal de fendit ensuite d’un bon quite par saltilleras avant de partager la pose des banderilles avec son cousin Marco Leal pour un tiers de bon niveau. Brindis aux travées avant entame vibrante par rodillazos au centre. Le maestro français profita de la noble condition du Toro né au Mas des Jasses de la ville, et proposa un trasteo de plutôt bonne facture et dont les meilleurs échanges furent instrumentés sur la rive gauche. Les forces du Fernay s’amenuisant, Juan Leal misa sur la générosité et une détermination palpable dans un final par rodillazos. Un numéro de proximité aux frontières du raisonnable qui porta sur l’assemblée. Conclusion par trois quart de lame contraire puis descabello. Deux nouvelles oreilles dans l’escarcelle du torero, la seconde plutôt généreuse.
L’ultime, de Margé à la présentation irréprochable pour la catégorie de la plaza fut attendu de rodillas à la Porte des chiqueros avant capoteo enjoué. Le toro des Monteilles fut châtié correctement à deux reprises et s’employa les deux fois avec plus ou moins d’implication. Salut de Rafael Viotti, brillant et efficace banderilles en mains. Nouveau brindis au public avant que le torero ne capte le Margé depuis le centre pour y dessiner, selon moi, les meilleurs muletazos de l’après midi dans une première partie de faena d’un très bon niveau face, selon moi toujours, au meilleur toro de l’envoi. L’arlesien pesa d’avantage sur un astado peu économisé ce qui s’en ressenti dans un ensemble alors inégal en intensité. Une fin de partie nettement supérieure fit remonter la note, Juan dessinant de la gauche de valeureuses naturelles avant final tout en maitrise, par luquecinas données dans un mouchoir de poche. Quasi entière un poil tendida al encuentro puis double usage du verdugillo. Toro justement applaudit à l’arrastre.
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