Après-midi triomphale en terre pescalune ce dimanche en clôture des fêtes locales avec une triple sortie en triomphe de la terna du jour.

Chaleur caniculaire, réchauffant ardemment l’ambiance des froides pierres de la magnifique enceinte Francis San Juan qui pour l’occasion s’était quasiment remplie en plein.

Deux toros des Frères Gallon, pour le toreo équestre, correctement roulés et offrant du jeu, notamment l’excellent quatrième honoré d’une vuelta al ruedo posthume. Quatre autres toros, pour la lidia à pied, du fer de Garcigrande, charpentés et hauts, voir très haut pour le premier de cordée du fer salmantin. Tous s’impliquèrent lors de l’épreuve, courte, des piques exception faite au 3eme vacciné homéopathiquement. Le deuxième ejecta Manuel Jose Bernal de sa monture et il fallu tout le courage des monosabios de la maison Heyral pour résister à la charge du bicho. Avec plus de bravoure l’ultime s’employa en une ration et à un degré moindre le quinto. Dans le dernier tiers, le 2 fut un manso de catégorie, le 3 noble mais faible, noblon mais sans fond le 5, brave, d’une grande noblesse et d’une classe infinie l’ultime « Malagueño » gracié pour s’être sublimé dans la muleta de soie d’Alejandro Talavante. Un indulto qui n’a rien de scandaleux (comparé à d’autres en d’autres lieux) celui-ci résultant avant tout de la symbiose entre l’homme et l’animal et non une récompense pour le premier nommé, comme cela est souvent le cas. Pour mégoter un peu, on regrettera l’absence de deuxième rencontre avec le groupe équestre après une première, courte mais franche poussée.

Léa Vicens proposa une première partition inégale en tout. Tant dans la monte, assez scolaire, que par l’adresse de la nîmoise avec les instruments. Le meilleur sur Bético banderilles en main avant conclusion médiocre. Le deuxième passage de la nîmoise fut en revanche d’un tout autre calibre. Face à un Gallon d’un remarquable tranco, l’amazone nîmoise mis le feu aux travées sur la croupe de Diamante pour plusieurs quiebros explosifs et très bien exécutés. Excellente dans la pose des roses sur Espontaneo, la gardoise paracheva sa prestation du plus bel effet avant de loger un rejon de muerte discutable car très en arrière. Et comme il y a longtemps que cela ne compte plus, deux oreilles tombèrent et tout le monde ou presque y trouva son compte.

Sebastien Castella vit son premier être renvoyé pour boiterie caractérisée. En lieu et place, un sobrero du même fer, lourd et très haut qui mena la vie dure aux piétons avant d’envoyer valser le lancier sur la première rencontre avant un deuxième assaut mieux contenu. Tercio de banderilles à couteaux tirés puis entame de faena en se doublant, Castella tentant de faire baisser la tête d’un cornu manso, avec davantage de genio que de véritable caste. De la droite, le biterrois justifia un tantinet son rang, se montrant firme mais sans pourvoir faire rompre le Garcigrande. Pinchazo dans le haut avant lame entière.

Le torero de Béziers dessina d’agréables véroniques de réception au quinto, piqué une fois à l’économie. Faena bien ficelée, tout en maitrise de la part du français qui de distingua sur plusieurs séquences ambidextres de bonne note devant un animal noble mais de peu de fond. Du Castella dans le texte pour une deuxième partie de faena sur la courte distance, l’homme maintenant la charge de l’animal à mi-hauteur. Estocanazo libérant deux oreilles, généreuse au moins la seconde.

Alejandro Talavante brinda aux travées une première faena solennelle, parsemée de plusieurs séquences gauchères valant la mention, face à un animal noble mais juste de parcours et qui marchait sur des œufs. Le torero de Badajoz le traita avec la plus grande douceur mais l’ensemble pécha par manque d’émotions.

L’affaire fut toute autre avec l’ultime, Malagueño, salué par trois faroles, quatre belles véroniques et une chicuelina main basse. Le Garcigrande s’employa sur l’unique ration de ferraille avant que Talavante ne l’entreprenne sur une entame vibrante par rodillazos. Décidé et sûr des grandes qualités de noblesse de son compagnon de bal, le torero extremeño profita de la classe du Garcigrande pour signer une faena magistrale, laissant toute sa place à l’inspiration et à la créativité, loin très loin des faenas préfabriquées, redondantes et ennuyeuses au possible. Il n’y eut, grâce à Talavante et Malagueño, pas une seule minute d’ennui dans une faena à l’émotion croissante, vibrante de bout en bout et sublimée par la muleta de soie d’un Talavante pléthorique dans le maniement de la flanelle. Séquences gauchères de toute beauté, remates inspirés par le bas avant que ne tombe l’inévitable mouchoir orange… Inévitable, discutable mais pas scandaleux.


FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes Francis San Juan, Lunel. Corrida des Fêtes. Quasi plein. 2 toros de Gallon (1 et 4) et 4 toros de Garcigrande (2bis).

Président : Mr Gauthier

Poids des toros : 480, 545, 570 (2bis), 515, 480, 520 et 515.

Cavalerie Heyral. 5 rencontres.

Vuelta al ruedo au quatrième « Mosquero » n°64 né en mars 2019 de 480 kg de Gallon

Indulto du sixième « Malagueño » n°70 né le 25 novembre 2018 de 515 kg de Garcigrande

LEA VICENS : saluts et deux oreilles

SEBASTIEN CASTELLA : silence après avis et deux oreilles

ALEJANDRO TALAVANTE : saluts et deux oreilles et la queue après avis

REPORTAGE PHOTOS

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