Pour ce qui est probablement là ou l’une des meilleures temporadas de sa carrière, Morante de la Puebla ne pouvait pas passer « en blanc » sur cette atypique temporada sevillane. Si son premier adversaire (1bis) ne lui a laissé aucune option de succès, le torero andalou a mis la Maestranza debout face à son second, un très bon et noble toro de Juan Pedro Domecq. D’abord avec un « recibo capotero » genou en terre sublime de toreria précédent un chapelet de véroniques toutes aussi suaves les unes que les autres. Muleta en main, Morante de la Puebla a livré un véritable recital « al natural ». Un authentique faenon sur les deux mains, marqué du sceau de la toreria et d’une entrega totale. L’artiste sévillan, à quelques jours de se mesurer aux toros de Miura ici-même a littéralement fait rugir de plaisir le tout Séville, parachevant son œuvre d’une demi-douzaine de purissimes naturelles données de face et précédées d’une lourde voltereta. Epée en place. Deux oreilles. Indiscutables. Une œuvre d’art qui à elle seule aurait mérité que s’ouvre en grand la Porte du Prince. Incombustible Morante…
Au rayon artististique, Juan Ortega commence à se faire une place de choix dans le cœur de l’aficion sevillane. Le protégé de Robert Pilès l’a démontré notamment face à son premier opposant, un toro noble et à la bonne charge, avec une entame muletera sublime d’inspiration. Trincherazo, passe de poitrine et remate a camara lenta, le tout sur la courte distance et sur les deux rives. Pinchazo et entière en conclusion. L’affaire ne fut pas autant reluisante devant le fade quinto, noble mais dépourvu de race et de caste. L’entame capotera fut belle, mais ensuite il ne se passa pas grande chose.
Andres Roca Rey n’affiche pas pour l’heure le potentiel artistique de ses compagnons de cartel du jour, mais le péruvien a pour lui un courage et une décision à toute épreuve. L’entame muletera devant le troisième du lot par passes changées de rodillas mis d’emblée le feu sur les travées. Le torero de Lima opta rapidement pour un toreo de proximité face à un toro aux forces déclinantes, peut-être un peu étouffé rapidement par l’exigeante tauromachie du garçon. Ovation après entière.
Brillante entame face au sixième par capoteo varié : delantales, chicuelinas, saltilleras puis larga afarolada de rodillas. Dans le dernier tiers, le protégé de Roberto Dominguez ne put rien face à un toro fade, sans classe et violent. Entière au deuxième essai.
Corrida télévisée en direct sur la chaine Toros. Photos Maestranza Pagès.
Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballeria de Séville. 12eme de Feria. No hay billetes. 6 toros de Juan Pedro Domecq plus un sobrero du même fer (1bis) très bien présentés et offrant du jeu en règle générale, meilleurs pour le toreo les 2, 3,4.
MORANTE DE LA PUEBLA : ovation et deux oreilles
JUAN ORTEGA : ovation et ovation
ANDRES ROCA REY : ovation et silence
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